Accords Toltèques en Entreprise – 4 préceptes pour la vie pro

Sommaire

Dans son ouvrage « Four agreements », Miguel Ruiz propose des contrats à passer avec soi-même pour s’approcher du bonheur. Plus des mantras que des injonctions, ces codes de conduite servent d’outils, de préceptes pour se débarrasser des croyances limitantes. Les quatre accords toltèques appliqués en entreprise seraient-ils le sésame vers une libération individuelle au service de la cohésion et de la performance collective ? Et si parole impeccable, suppositions évitées, dépersonnalisation et faire de son mieux brisaient les conventions pour un monde professionnel plus heureux ? Entraînez vos équipes à jouer les quatuors de cette partition relationnelle.

Accords toltèques en entreprise – N° 1 – Que votre parole soit impeccable

💡Comprendre le premier accord toltèque sur la prise de parole

Placé en tête de liste par l’auteur, il vous permet d’atteindre le bonheur ultime. Comment ? Pour citer M Ruiz, il faut parler « sans péché ». Entendez de ne jamais juger autrui. Colporter des rumeurs se retourne contre nous. Ne dites que ce que vous pensez.

Rappelez-vous, les mots sont puissants, ils peuvent aimer ou détruire. Pour preuve, les injonctions répétées quand nous étions enfants et qui nous poursuivent toute la vie. Effet Pygmalion ou effet Golem, même logique pour des résultats opposés. En éradiquant ces paroles injustes, inappropriées ou démesurées, on évite les modes de pensées négatifs, on favorise les relations cordiales pour le bien d’autrui et de soi.

Pour l’auteur, ce premier accord amène au paradis sur Terre, rien de moins !

🎬Mettre en pratique le premier accord toltèque en entreprise

Au bureau, l’auteur conseille de modérer ses propos. Nos pensées aussi doivent porter une attention accrue à notre discours mental. Parlons peu et parlons vrai. Vive la mise en avant des atouts, adieu les reproches.

En entreprise, les collaborateurs évitent toute parole agressive, dévalorisante. Il convient de ne pas porter de jugement négatif sur les idées, les actions d’autrui, clients, fournisseurs, partenaires et sur les collègues eux-mêmes. Le manager est le garant de la cordialité des échanges, notamment en réunion ou en séance de travail.

👉Exemple

« Tu es décevant, tu es trop lent. Tu as 3 jours de retard sur le dossier Dupont. Et, comme d’habitude, tu ne viens pas m’en parler. Je l’apprends quand le client m’appelle. T’es pas possible ! »

Préférez :

« Le client Dupont vient de m’appeler pour me dire qu’il n’a rien reçu. Le délai que nous avions fixé ensemble est dépassé depuis 3 jours et tu n’es pas venu m’en parler avant que je ne le découvre par le client lui-même. Tu comprends l’importance ? Je suis déçu que tu ne sois pas venu vers moi.

J’ai vraiment besoin de te faire confiance et j’attends de toi que lorsque tu rencontres des difficultés sur un dossier, tu viennes m’en parler.

Peux-tu m’en dire plus sur ce qu’il se passe sur ce dossier ? »

Le petit plus de Smyle : pensez à dissocier l’individu de son comportement. L’emploi du pronom personnel « je » permet de prendre la responsabilité de son ressenti, et non d’accuser l’autre. Nous parlons du « je » responsabilisant.

Dans l’exemple ci-dessus, précisez à votre collègue que nous remettez en cause son comportement et non « lui ».

😉 Rappelez-vous « le tu tue », d.En disant « tu es décevant », on impute à l’autre la responsabilité de son ressenti, on l’accuse de notre état émotionnel.

Je m’intéresse aux toxines relationnelles en entreprise et à la méthode OSBD (observation, sentiment, besoin, demande) de la communication non violente.

Accord toltèque n° 2 – Ne jamais prendre les choses personnellement même au travail

💡 Comprendre le deuxième accord toltèque sur la prise de recul sur notre personne

« Lorsqu’on fait de tout une affaire personnelle, on part du principe que l’autre sait ce qu’il y a dans notre monde, et on essaie d’opposer notre monde au sien », nous explique l’auteur. Finalement, prendre une réflexion désagréable pour soi suppose que l’on s’accorde trop d’importance. Attitude égocentrique puisque l’on se place au centre du sujet et que l’on considère que le problème nous concerne. Faire un pas de côté suffit à s’éloigner de la zone de conflits.

En effet, les paroles d’autrui reflètent leur propre réalité. S’immuniser contre leur vision des choses protège de souffrances inutiles.

🎬 Appliquer le deuxième accord toltèque dans les équipes

Vous êtes en réunion de travail et on vous reproche telle entrave ? Cela ne veut pas dire que vous avez ce défaut. Cela implique simplement que votre collègue croit que vous l’avez, nuance ! Laissez aux autres la responsabilité de leurs paroles. Sinon, vous générez peur, colère ou tristesse.

Acceptez aussi le principe des coïncidences.

👉 Exemple

Vos confrères chuchotent à la machine à café. Or dans l’heure qui suit, vous êtes convoqué par votre supérieur hiérarchique qui vous rappelle que vos objectifs ne sont pas atteints et que le dernier embauché reprend un de vos dossiers. Ah ! C’est donc limpide, mes collègues savaient et se moquaient de moi. Ah bon ? En êtes-vous sûr ? Avez-vous entendu chaque mot de leur échange ?

Ne pensez plus que ce fameux collègue était au courant et qu’il est probablement à l’origine de ce transfert de responsabilité. Dites-vous plutôt que, peut-être, votre manager vous a déchargé pour vous permettre de performer sur vos autres dossiers. Et si votre collaborateur s’était même proposé pour gérer ce dossier chronophage pour vous ?

Voici comment on passe d’une situation potentiellement conflictuelle à une cohésion d’équipe.

Accord toltèque n° 3 – Ne jamais faire de supposition sur ce que pensent les collègues

💡 Comprendre le troisième accord toltèque sur les conjectures

Miguel Ruiz alerte sur notre tendance à confondre supposition et vérités. Nous voilà aussitôt partis dans des pensées négatives. On imagine, on extrapole, on monte en épingle. Bref, vous connaissez la chanson : on entre dans un cercle vicieux à force de biais de confirmation et d’injonctions d’autoflagellation.

Il faut avoir le courage de poser des questions et d’exprimer vos idées, vos vrais désirs, communiquez clairement pour éviter tristesse, drame et malentendu.

Je veux en savoir plus sur les drivers et messages contraignants.

🎬 S’exercer au troisième accord toltèque dans un groupe de travail

Mettre de la clarté au cœur de vos communications professionnelles évite de tomber dans le piège de présumer ce que croient les autres. Allez chercher l’information à la source. Prenez conscience que nos suppositions sont des créations de notre pensée. Vous remplacez alors vos impressions par des vérités. Fini les poisons émotionnels !

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👉 Exemple

Vous arrivez tout guilleret au travail, prenez place dans le bureau que vous partagez avec votre collègue. À votre bonjour souriant et enjoué, il répond par un salut rapide, les yeux rivés sur sa feuille. Ne tombez pas dans la paranoïa en pensant qu’il « vous prépare un sale coup » ou qu’il « est au courant d’une mauvaise nouvelle vous concernant ». Vous pourriez même vous persuader que vous non plus, ne souhaitez pas avoir des relations cordiales avec ce collaborateur. Hier encore, il était pourtant votre collègue bien-aimé.

Demandez-lui simplement pourquoi il paraît préoccupé. Peut-être a-t-il des soucis personnels, un dossier professionnel compliqué à gérer ?

Et hop, un pas vers une ambiance de travail sereine.

Accord Toltèque n° 4 – Toujours faire de son mieux et performer en entreprise

💡 Comprendre le quatrième accord toltèque sur la notion d’efforts

Primordial ce dernier accord, car il met en application les trois premiers ! Donner le mieux de soi-même permet, au sens de l’auteur, d’éviter les regrets, la culpabilité ou la frustration. Exit de votre vocabulaire, les « j’aurais dû » ou « j’aurais mieux fait de ». Beau soulagement, non ? Et si, plutôt, vous vous concentriez sur le plaisir de faire ? Avec la joie de l’accomplissement, vient naturellement la motivation. Cette idée résonne avec une autre bien connue. Les Toltèques vivaient vers l’an 1 000. Confucius, philosophe chinois, mort 479 ans av. J.-C., disait déjà : « choisis un travail que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie ».

À noter que le monde évolue, l’être humain aussi. La notion de mieux est donc situationnelle et temporelle, parfois éphémère. Accueillez ce changement et ajustez votre manière de faire en conséquence. Et surtout, faites preuve de bienveillance envers vous-même et ne vous jugez pas.

🎬 Pratiquer le quatrième accord toltèque dans le monde professionnel

Réfléchissez aux priorisations. Managers, vous pouvez animer des ateliers où les collaborateurs listent en brainstorming toutes les tâches qui leur incombent. Puis, en fonction des enjeux et des objectifs attendus, réorganisez un planning harmonieux. Aidez-les à se focaliser sur le but à atteindre sans l’associer à des contraintes. Vous gagnerez en performances et productivité.

👉 Exemple

Remplacez la pensée « je dois faire ceci » par « je fais de mon mieux ». Et acceptez que tous les jours ne se ressemblent pas. L’auteur lui-même rappelle que « certains jours, le mieux à faire est de rester au lit ».

Je veux connaître les qualités du manager 4.0

Les Toltèques – Le peuple précolombien qui a inspiré Miguel Ruiz

Fondateurs de leur capitale Tula au nord de Mexico, ce peuple de guerriers vivait autour de l’an 1 000. Et pour cause, le terme « toltèque » signifie « maîtres bâtisseurs » en langue nahuatl. D’origine Chichimèque 1 et guidés par leur chef Mixcoatl, ils créent une culture riche de sagesse raffinée, de légendes et de magnifiques vestiges. Le fils de Mixcoatl, devenu maître spirituel, s’exile à la suite de conflits et investit le Yucatan où il est vénéré par les Mayas. Leur organisation sociale de type féodal donnait une importance particulière aux guerriers et aux prêtres (chamanes). On leur prêtait la capacité à dialoguer avec les dieux et les forces de la nature. Plus tard, à l’heure des conquistadors, les Aztèques les présentèrent comme les inventeurs de la civilisation. Certains historiens y voient un moyen de s’autopromouvoir.

Miguel Ruiz, né d’une mère guérisseur et d’un père chamane toltèque exerce comme neurochirurgien. Une expérience de mort imminente bouleverse sa vision du monde et son rapport au bonheur. Il cherche alors les réponses à l’existence dans la tradition toltèque. C’est de leurs savoir, philosophie et spiritualité que Miguel Ruiz tire les enseignements. Devenu lui-même chamane, il publie Four agreements en 1997 traduit sous le nom d’« Accords toltèques ».

Une parole impeccable, ne pas se croire au centre de tous les problèmes, ne jamais présumer de la pensée d’autrui et enfin toujours faire de son mieux. Voici le contrat avec soi-même que nous proposent les 4 accords toltèques de Miguel Ruiz. Appliqués dans le monde de l’entreprise, de tels comportements apaisent le dialogue, clarifient la communication et assainissent les relations entre collègues. Le cinquième et dernier-né des accords toltèques ajoute le doute et la remise en question faisant le lien avec la philosophie du scepticisme.

Leader conscient, je veux aider mes collaborateurs à mettre en pratique les accords toltèques. Je contacte Mylène pour le faire avec bienveillance.

Sources :

Le peuple toltèque

1 : Chichimèques : groupe nomade issu de plusieurs tribus et ethnies.

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